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Les mûres
Je cherchais un poème en rapport avec les mûres dont j'ai fait un cliché il y a peu .J'ai découvert un BLOG et une écrivaine Américaine née en 1932 et décédée en 1963..Comme quoi la photo mène à tout.
Personne sur le chemin, et rien, rien sinon des mûres,
Des mûres de chaque côté, des mûres partout,
Une allée de mûres, qui descend en crochets, et une mer
Quelque part au bout, qui se soulève. Des mûres
Aussi grosses que mon pouce, aussi muettes que des yeux
Ebène dans les haies, et pleines
De jus bleu-rouge, qu'elles abandonnent sur mes doigts.
Je n'avais pas demandé de telles soeurs de sang ; elles doivent m'aimer.
Elles sont accommodantes, elles se font toutes petites pour tenir dans ma bouteille à lait.Là-haut passent les chocards en volées noires, cacophoniques -
Bouts de papier brûlé qui tournoient dans un ciel orageux.
Leur voix est la voix, elle proteste, proteste.
Je ne crois plus que la mer apparaîtra.
Les hautes prairies vertes s'embrasent, comme illuminées de l'intérieur.
J'atteins un buisson de baies si mûres que c'est un buisson de mouches,
Suspendant leurs ventres bleu-vert et leurs ailes en un paravent chinois.
Le sirupeux festin de baies les a tout étourdies ; elles croient au paradis.
Un crochet encore, et les baies et les buissons finissent.Il ne manque plus que la mer maintenant.
D'entre deux collines un vent soudain s'abat sur moi
Et me gifle le visage de son linge fantôme.
Ces collines sont trop vertes et douces pour avoir goûté le sel.
J'emprunte le sentier aux moutons qui les sépare. Un ultime crochet me mène
A la face nord des collines, et cette face est de roc orange
Et ne donne sur rien, rien sinon un grand espace
De Lumières, blanches et d'étain, et un vacarme comme d'orfèvres
Frappant, frappant encore un métal intraitable.[La cueillette des mûres - Sylvia Plath]
Tags : photo, mûres, sylvia plath
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Commentaires
Merci pour ton passage sur mon blog et pour le lien ! J'aime beaucoup Sylvia Plath, parfois son écriture est triste, mais parfois ce qu'elle écrit est simplement magnifique, comme ce poème. Désormais, j'y pense lorsque je vois des mûres !
A bientôt :-)
Le poème est très beau ! Mais avec ce genre de mûres, tu n'as pas dû faire beaucoup de confiture ! elle est si bonne !
J' aime aller me balader et marauder des mûres, mais cette année je n' ai pas
fait de confiture.
Très beau ce poême tu as eu de la chance de le trouver.
Bonne nuit à toi et bises.
Un beau poème !
J'ai eu la chance de récolter bon nombre de mûres et de faire de la confiture pour les gourmands...ou plus exactement pour les gourmandes
Agréable week-end.
Amicalement.
Une poète que je ne connaissais pas, la pauvre a eu une vie bien brève, peut-être pour cela qu'elle a observé la nature avec tant d'intensité... Les mûres sont bien rares chez moi et desséchées à cause de la sécheresse, tant pis ;) Bisous, passe un beau week-end
je ne vais plus ramasser de mures, dommage, c'étais trés bon, j'ai une flemme d'enfer, et puis si je disparais du champ de vision de l'homme, il crie au secours !!
bisous
merci pour ta visite à Cayenne...chez mon trio de minettes!
ah! les mûres, j'adorais....les ramasser et s'il en reste faire la confiture!(mais, pas à Cayenne.)
le poème est très beau...
amicalement...
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hmmm! j'en ai mangé très trop peu cette année, j'aurais pourtant bien aimé en ramasser pour des confitures!!!!
et ce poème est bien joli...
bonne soirée, bisous!