• Il faut absolument que je vous parle d'un DVD que je viens d'acheter 10€ à la Fnac (Pour une fois je fais de la pub mais quand je vois que le même DVD est vendu 19.9 sur Amazon, je grogne....)

    Pourquoi faut il que je vous parle de cet enregistrement là.Outre le fait que Leoned attend cet article pour décider si oui ou non il en fera l'acquisition...je peux vous dire que rarement un concert m'a autant bouleversée. Comme dirait quelqu'un qui avait cette manie...Pourquoi? 

    D'abord Placido Domingo. A ce moment là,nous sommes en 2006, il a 65 ans. Quand il apparait, le premier, honneur au Maestro, c'est tout d'abord son charisme qui frappe! Diantre!! Cet homme là vieillit mais il vieillit bien! Et puis ...il se met à chanter...Et là, nous assistons à une vraie leçon de chant, de phrasé, de tenue de souffle, de technique et puis.......l'émotion.Il vibre, il colore ses sons, nous donne le frisson dès le départ.Certes, si on veut jouer les pisse- froid , on pourra remarquer les efforts physiques qui lui sont à présent demandés et là, j'avoue avoir eu les larmes aux yeux devant cet homme qui mettait toute son énergie à démontrer que le public pouvait, devait compter encore sur lui.Des "Trois Ténors" il est celui qui répond encore présent.Ovations du public qui comme moi a ce même sourire de bonheur, ces mêmes  mimiques d'admiration ...

     

     

    Il laisse la place à Rolando Villazon, son poulain, son successeur, à ce moment là il lui passe le témoin ...Et nous qui savons, avec le recul, ce qui va advenir de ce grand ténor , à la carrière si prometteuse, moi qui ai le coeur de mélomane meurtri en pensant à lui, je l'ai encore plus en l'entendant...Quelle voix! Sonorités chaudes,belle ligne de chant mais..mais déjà là son tempérament de feu lui fait forcer sur sa voix,pousser les sons...Pourquoi, pourquoi personne ne lui a dit qu'il allait droit à la catastrophe ainsi? 

     

     

    Anna Netrebko parait, sublime, radieuse, mutine et sa voix chaude de soprano fait merveille aupres du public. Mais je dirai que c'est la pièce du trio la plus faible. Qu'a t elle besoin de changer de robe sinon pour faire paraitre une plastique irréprochable (Et les messieurs ne s'en plaindront pas..) mais qui n'a vraiment d'importance par rapport au chant? Certes, la voix est superbe, certains aigus splendides , le haut et bas medium joliment colorés mais si je repense à la totalité de sa prestation il me reste le souvenir d'une jeune femme charmante mais un brin ennuyeuse puisque tout est chanté à l'identique, sans véritable émotion.(La Musette du bis en est un exemple flagrant).

    Là, je vous mets sa première apparition,son Mio babbino Caro de Gianni Schicchi

     

     

    Je sais que je suis un peu longue...Mais je voulais surtout parler des hommes..Le duo des Pêcheurs de perles est une pépite dans le genre. Placido Domingo renoue avec le baryton , trouve des couleurs recherchées et splendides face à un Villazon qui rappelle étrangement son maitre, à tel point que parfois on a du mal à déméler qui chante tant les timbres de voix sont proches.

     

     

    Moment qui touche au sublime grâce à Domingo, son duo avec Anna Netrebko car il trouve des colorations rares qui rappellent que Domingo a été un Othello formidable, inoubliable.

    Je file à la fin du spectacle...Les bis.Mais entre temps il y a des moments fantastiques, variés, des chansons mexicaines en passant par l'opera ou la comédie musicale (West Side Story..Bon, peut etre pas le meilleur choix mais ça n'engage que moi)

    Celui que donne Villazon, la Danza, tarentelle de Rossini, démontre un tempérament de feu et d'ailleurs il embrase littéralement le public ( j'attire votre attention sur le nombre de spectateurs : 20 000!!) et bien sûr, devant mon écran, je ne peux qu'être transportée par ce diable d'homme! 

     

     

    Placido Domingo a choisi lui, un air extrait d'une zarzuela (pour faire court , l'operette espagnole,) No puede ser, extraite de la Taberna del Puerto .Et là, on sent le vieux coq bien décidé à en remontrer à son successeur , il donne tout ce qu'il peut, il en tremble mais réussit son pari! 

     

     

    Ils reviennent tous les 3 , quatre si on compte le chef, avec une  coupe de champagne qu'ils boivent tout en chantant le Brindisi de La Traviata et soulèvent l'enthouiasme du public bien évidemment, charmé par la bonne humeur ambiante et  les prestations exceptionnelles .

     

    Si vous regardez bien le public , mêlant toutes les générations, qui peut dire encore que le l'Opera n'est que pour une frange de la population? Ces concerts réussissent à enchanter les amateurs d'opéra mais aussi un public moins connaisseur mais sensible à la beauté et à la convivialité du moment.Grand spectacle? Oui mais qu'importe, le plaisir est présent .N'est ce pas là l'essentiel?  


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  •  En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l'île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L'une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre cohérente d'une malade, ou cryptogramme ?

    Un pur chef d'oeuvre qu'a réalisé M.Scorcese! Tiré du film éponyme de D.Lehanne dont je vous ai parlé LA,Scorcese a restitué de façon magistrale l'ambiance du livre, nous plonge dans les abimes de la folie. Les regards des acteurs nous donnent beaucoup d'indications dont on ne peut pas comprendre le sens si on n'a pas lu le livre..mais Scorcese, comme D.Lehane, parsème le film d'indices pour arriver au final.Je ne connais pas la technique cinématographique mais le résultat est époustouflant,bien entendu nous perturbe et nous fait poser de nombreuses questions sur la normalité,la réalité (est ce ce qu'on vit qui est réel ou bien ce qu'on nous dit de croire?).Les flash backs du Marshall Teddy Daniels sur les camps de la mort (il a fait partie de ceux qui ont libéré Dachau) ajoutent cette sensation d'angoisse...et expliquent bien des choses par la suite. Tout est organisé de main de maitre ...Et le film va à mon sens encore plus loin avec la toute dernière phrase prononcée par Teddy (mention spéciale pour cette brillante interprétation de L.Di Caprio,crédible de bout en bout avec sur le dos le poids d'un personnage très difficile) et qui n'appartient pas au livre...En cela il s'approprie le film et pose une autre question toute aussi perturbante qui transcende encore son oeuvre. un pur chef d'oeuvre!! une chose est certaine :c'est un livre et maintenant un film qui feront date ,en tandem ,dans la mémoire litteraire et cinématographique.Un film à revoir ,soit sur grand écran encore, soit en DVD car c'est du très très grand cinéma! Bravo !!!



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  • Je me rappelais avec délice "Charlie et la chocolaterie", avec déjà J.Depp, alors je fondais d'impatience de me laisser emporter dans l'univers de ce magicien.

    Sachez le, je n'ai jamais bien apprécié "Alice aux Pays des Merveilles".Certains passages me plaisent (en particulier les non anniversaires..lol)mais dans l'ensemble...ce n'est pas ma tasse de thé...(admirez ma subtilit(th)é....)

    Oui mais....Là,c'est Tim Burton...Et ce diable d'homme a réussi le tour de force de me faire aimer!


    Alors quid de ce film qui a fait s'allonger les files d'attente? Avant toute chose ....le 3D n'est pas à la hauteur de la performance éblouissante de Cameron pour Avatar.. Cela dit, vous chercherez souvent à eviter nombre d'objets divers et variés qui volent souvent....

     

    Et puis ,surtout vous entrez dans un petit bijou plein de drôlerie,de poésie de ce réalisateur au sens incroyable des couleurs. Au début, nous sommes avec Alice, petite, (splendide petite fille) qui raconte à son papa (jolie scène de tendresse) ce rêve récurrent de lapin blanc et de chat ,de chenille bleue etc...

    13 ans plus tard nous la retrouvons à une garden party (remarquez mon anglais!!! Profitez en bien car il n'y a pas beaucoup d'autre vocabulaire en ma possession..),moment où elle va découvrir qu'elle va recevoir ,devant tout le gratin réuni,la demande en mariage d'un Lord.... Au lieu de répondre...elle s'enfuit derrière un lapin blanc avec une montre remarqué quelques instants plus tôt..... Et c'est ainsi qu'elle se retrouve au beau milieu de son rêve,du moins le croit elle,de nouveau en contact avec les personnages familiers qui semblent bien la connaitre et l'attendre....

     

    Mais pourquoi? Pourquoi est elle revenue? Va t elle s'investir dans ce monde où une guerre fratricide se prépare entre la Reine Rouge et la Reine Blanche (ah!!! Ce damier recouvert de pièces d'échec et de jeu de cartes de coeur!!! )?

    Quête iniatiatique pour Alice qui va découvrir à cette occasion tout ce qui est au fond d'elle et ainsi la préparer au monde réel ,au monde de l'adulte et qui va lui permettre de faire ses choix non influencée par qui que ce soit.

    A voir et même à revoir!


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  • Je transfère cet article pour inaugurer une nouvelle catégorie:  "Ma DVDVtèque".En général je n'aime pas trop voir les films plusieurs fois mais de temps à autres certains m'ont suffisamment bouleversée  pour que j'investisse.

    C'est le cas pour Mademoiselle Chambon.Et comme un nouveau film sort mercredi avec Vincent Lindon La permission de minuit  disons que je suis dans l'actualité....

     

     


     

    Image Hosted by ImageShack.us  Jean est quelqu'un de bien : un bon maçon, un bon fils, un bon père et un bon mari. Et dans son quotidien sans heurt, entre famille et travail, il croise la route de Mademoiselle Chambon, l'institutrice de son fils. Il est un homme de peu de mots, elle vient d'un monde différent. Ils vont être dépassés par l'évidence des sentiments.



    Je suis sortie de ce film encore pleine des émotions que m'ont apporté les Acteurs.Avec un grand A.Car tout est dans le jeu des corps ,dans les expressions des visages,des yeux que se joue cette histoire d'amour tres forte.Très peu de dialogues ,en tout cas entre Véronique Chambon et Jean.Ils n'en ont pas besoin.Ils savent d'instinct ce que l'autre ressent.

    Le choix des comédiens est parfait.Tres beau contraste entre le corps massif de Vincent Lindon ,parfaitement crédible même dans ses gestes quand il travaille sur un chantier (bravo au coach!!) et celui de V.Chambon ,très frêle,aérien.La Terre et l'Air.Et c'est exactement ce que sont leurs esprits,leur culture générale.Sauf qu'au fond de Jean il y a cette envie,ce besoin de sortir de ces chaines qui l'entravent car il sent tout au fond de lui qu'il peut aller plus loin,plus haut.Sentir la beauté d'un air de violon,regarder une peinture....Et c'est la maitresse de son fils qui lui révèle tout cela.
    Mais il est droit,solide pour sa famille et il lutte désespérément contre le sentiment d'amour fou qui le pousse vers cette femme et elle,malgre son déchirement ,le comprend ,l'accepte non sans révolte mais toute intériorisée.
    La scène où Véronique vient jouer le salut d'amour d'Elgar (voilà l'explication de mon article précédent) pour l'anniversaire du père de Jean est remarquable.On y voit tout l'amour désepéré qu'elle a pour Jean (elle lui avait fait découvrir ce morceau quelques temps auparavant en jouant pour lui) ,tout l'amour tout aussi désespéré qu'il a pour elle et sa femme découvre alors ,sans  que rien ne soit dit ,ce qui torture son mari depuis quelques temps...Mais jamais elle ne lui en parlera....Sagesse? Peur de le perdre si elle met des paroles sur ce qu'elle a découvert?
    Evidemment ça ne peut que se finir mal ou plutôt de façon réaliste ....Mais je suis sortie de là secouée par tant de tensions et d'émotions non exprimées verbalement.Des prises de vues magnifiques ,les visages à nu, dévoilant leur âme encore mieux qu'avec des mots.
    Un très bel hommage aussi du réalisateur au métier de maçon lors d'une séance à l'école où Jean est venu parler de son métier aux enfants.Sans parler des longs plans montrant Jean en plein travail....

    La Bande Annonce du film que vous verrez en dessous n'existe pas en réalité.C'est un montage avec une scène qui existe , oui (avec un morceau de violon écouté par Jean et Veronique) mais la musique de Barbara résume en réalité le film dans son entier.






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