Pour la 1ère fois je me lance dans la communauté de Anne -Lise "le bachot du dimanche"
Elle nous a crypté 2 strophes d'un poème ,gentiment donné une indication pour trouver l'énigme et enfin souligné les mots avec lesquels on devra faire un
texte...
C'est un poème de Victor Hugo (dès les 1ers mots "traduits" je me doutais bien de qui cela pouvait être...Style inimitable...) et comme dit Anne -Lise " :"de
saison"
Il fait froid
L'hiver blanchit le dur
chemin
Tes jours aux
méchants sont en proie.
La bise mord ta
douce main ;
La haine souffle sur ta joie.
La neige emplit
le noir sillon.
La lumière est
diminuée...
Ferme ta porte à l'aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !
Vous pouvez retrouver l'integralité de ce poème ICI
Maintenant,le plus dur ...
(Photo Flickr)
Elle se tient droite,immobile,face au long et étroit chemin bordé d'arbres.Elle hésite,regarde autour d'elle pour être bien sûre.Oui,c'est celui
là.Là bas, un peu plus loin,un buisson et puis il y aura un banc.Non! LE banc.Celui sur lequel elle s'était assise pour se reposer en ce jour de printemps,écouter les oiseaux chanter,se baigner
dans la douce chaleur du soleil.Elle avait fait quelques pas en chantonnant,cueillant quelques fleurs, heureuse du cadeau que la vie lui avait apporté.Et c'est en revenant vers le banc que son
bonheur avait éclaté en mille morceaux dans un long hurlement d'agonie.
Etrange silhouette longiligne qui commence à marcher ,semblant étrangère au froid qui règne en cet hiver rigoureux ,insensible au
souffle de l'aquilon,ce vieillard aux cheveux blancs désordonnés qui,sans pitié, lui mord le visage ,s'engouffre violemment dans ses vêtements ,lui bleuit les membres et
les lèvres.
Elle s'enfonce dans la neige immaculée éclairée d'une lumière pâle qui troue la nuée.Il faut qu'elle parvienne
jusqu'au banc et peut être que cette fois là elle le retrouvera .Des jours et des jours se sont passés depuis la disparition d'Hadrien,elle le sait bien ,mais l'espérance est
encore tapie au fond de son coeur.
Ses pas se font plus lourds ,la fatigue l'envahit,mais elle avance,plus lentement sans doute ,mais elle avance,tête baissée,luttant contre l'angoisse et le sommeil
qui menace de la terrasser.Elle tiendra car cette fois il sera là.Il l'accueillera avec ce sourire si lumineux qui la faisait fondre de bonheur.
- Que faites -vous là Héléna?
Une voix grave la tire de son état de transe .Elle dévisage,hagarde,l'homme qui vient de lui mettre une couverture sur
les épaules et envelopper son corps revêtu d'une chemise de nuit.D'autres hommes surgissent,l'arrachent à la neige et malgré ses gémissements et ses protestations la sanglent sur un brancard
.Très rapidement ils rejoignent un bâtiment éclairé ,montent un étage ,entrent dans une jolie chambre décorée avec raffinement , la déposent doucement dans un lit sur un matelas chauffant et
couvrent d'une couette moelleuse son corps squelettique.
- Vous êtes encore partie le chercher, Héléna?
L'homme à la voix grave et douce est encore là.N'obtenant aucune réponse ,il soupire ,lui caresse légèrement la joue et dit:
-Dormez maintenant.Il faut être en forme pour demain quand votre mari viendra vous voir.
Héléna entend la porte se refermer doucement
- Docteur,depuis combien de temps cherche t elle son fils?
- Quatorze ans ,Françoise,depuis quatorze ans.