• Novembre ....

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    J'ai cherché avant qu'il ne soit trop tard dans le mois un poème sur ce mois de Novembre synonyme pour les uns de l'automne et pour d'autres de souvenirs tristes.

    J'ai réussi à trouver ce poème parfaitement inconnu de moi mais qui immédiatement a évoqué bon nombre de souvenirs du fait de son auteur....


    Alors je vous fais partager ce moment de poésie ,où les mots de ce magnifique poète sont ciselés d'une manière parfaite ,où tout n'est pas forcement compréhensible à la 1ère lecture mais si vous vous laissez bercer par les mots et leur  musicalité vous êtes immédiatement transportés vers un ailleurs fait de rêves et d'images....


    Vous me suivez?


     

    Quand l'Automne, abrégeant les jours qu'elle dévore,
    Éteint leurs soirs de flamme et glace leur aurore,
    Quand Novembre de brume inonde le ciel bleu,
    Que le bois tourbillonne et qu'il neige des feuilles,
    Ô ma muse ! en mon âme alors tu te recueilles,
    Comme un enfant transi qui s'approche du feu.

    Devant le sombre hiver de Paris qui bourdonne,
    Ton soleil d'orient s'éclipse, et t'abandonne,
    Ton beau rêve d'Asie avorte, et tu ne vois
    Sous tes yeux que la rue au bruit accoutumée,
    Brouillard à ta fenêtre, et longs flots de fumée
    Qui baignent en fuyant l'angle noirci des toits.

    Alors s'en vont en foule et sultans et sultanes,
    Pyramides, palmiers, galères capitanes,
    Et le tigre vorace et le chameau frugal,
    Djinns au vol furieux, danses des bayadères,
    L'Arabe qui se penche au cou des dromadaires,
    Et la fauve girafe au galop inégal !

    Alors, éléphants blancs chargés de femmes brunes,
    Cités aux dômes d'or où les mois sont des lunes,
    Imans de Mahomet, mages, prêtres de Bel,
    Tout fuit, tout disparaît : - plus de minaret maure,
    Plus de sérail fleuri, plus d'ardente Gomorrhe
    Qui jette un reflet rouge au front noir de Babel !

    C'est Paris, c'est l'hiver. - A ta chanson confuse
    Odalisques, émirs, pachas, tout se refuse.
    Dans ce vaste Paris le klephte* est à l'étroit ;
    Le Nil déborderait ; les roses du Bengale
    Frissonnent dans ces champs où se tait la cigale ;
    A ce soleil brumeux les Péris auraient froid.

    Pleurant ton Orient, alors, muse ingénue,
    Tu viens à moi, honteuse, et seule, et presque nue.
    - N'as-tu pas, me dis-tu, dans ton coeur jeune encor
    Quelque chose à chanter, ami ? car je m'ennuie
    A voir ta blanche vitre où ruisselle la pluie,
    Moi qui dans mes vitraux avais un soleil d'or !

    Puis, tu prends mes deux mains dans tes mains diaphanes ;
    Et nous nous asseyons, et, loin des yeux profanes,
    Entre mes souvenirs je t'offre les plus doux,
    Mon jeune âge, et ses jeux, et l'école mutine,
    Et les serments sans fin de la vierge enfantine,
    Aujourd'hui mère heureuse aux bras d'un autre époux.

    Je te raconte aussi comment, aux Feuillantines,
    Jadis tintaient pour moi les cloches argentines ;
    Comment, jeune et sauvage, errait ma liberté,
    Et qu'à dix ans, parfois, resté seul à la brune,
    Rêveur, mes yeux cherchaient les deux yeux de la lune,
    Comme la fleur qui s'ouvre aux tièdes nuits d'été.

    Puis tu me vois du pied pressant l'escarpolette
    Qui d'un vieux marronnier fait crier le squelette,
    Et vole, de ma mère éternelle terreur !
    Puis je te dis les noms de mes amis d'Espagne,
    Madrid, et son collège où l'ennui t'accompagne,
    Et nos combats d'enfants pour le grand Empereur !

    Puis encor mon bon père, ou quelque jeune fille
    Morte à quinze ans, à l'âge où l'oeil s'allume et brille.
    Mais surtout tu te plais aux premières amours,
    Frais papillons dont l'aile, en fuyant rajeunie,
    Sous le doigt qui la fixe est si vite ternie,
    Essaim doré qui n'a qu'un jour dans tous nos jours.

     

    Recueil:Les Orientales

     

    * Klefte:C'est à l'origine un bandit des montagnes de Grèce durant la période de la Grèce ottomane. leurs attaques contre les symboles du pouvoir ottoman, les collecteurs d'impôts en particulier, en firent, dans l'imagination populaire, des défenseurs des Grecs opprimés par l'Empire ottoman. On leur prêta vite des pouvoirs surhumains de force et d'endurance.(merci Wikipedia!!! )

    Victor Hugo a déjà utilisé ce terme dans un des autres poèmes du recueil.



     

     

     

     

     

    Je ne serais pas Pyrausta si je ne mettais pas de musique ...Alors en écoutant cette chanson les souvenirs remontent à la surface....Les paroles sont là ,intactes dans ma mémoire, tellement je l'ai chantée dans mon jeune temps.....La connaissez vous?


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 4 Novembre 2010 à 19:43
    pichenette

    J'ai lu le poème plusieurs fois ....mais j'ai éteint la chanson avant la fin! C'est le genre de musique qu'écoutait ma grand-mère! A voir ta photo, tu as trouvé un élixir de jouvence!!!

    2
    Jeudi 4 Novembre 2010 à 20:08
    Philippe D

    Je ne connais pas du tout cette chanson ni la chanteuse d'ailleurs.

    Quant à Victor Hugo, j'ai peu lu ses poèmes.

    3
    Jeudi 4 Novembre 2010 à 20:52
    mamazerty

    en la mettant sur mon blog il y a dejà quelques temps je me suis demandée pourquoi la balade en novembre est devenue "en avril" en espagnol....j'aime cette chanson...le poême m'atteint moins...bonne soirée

    4
    Vendredi 5 Novembre 2010 à 15:00
    Xoumette

    Coucou Toi :) il faut que je retienne ton nouveau nom ...:))) M e revoici après des mois de silence...merci pour tes visites...très joli ton nouveau blog !! Il faudrait que je change aussi...mais comment récupérer tous mes anciens articles!!!..je ne connais pas du tout ce poeme ni la chanson mais en tout cas ils me transportent bien ailleurs. J'aime l'automne surtout pour les forêts" en flamme" :) mais j'avoue que je suis assez "triste" pendant cette période...

    Très bon week end à toi Pyrausta

    5
    Vendredi 5 Novembre 2010 à 18:08
    LADY MARIANNE

    bonsoir Pyristha
    je connais trés bien cette belle chanson !!
    merci pour le petit rappel
    bises amicales   Lady Marianne

    6
    Dimanche 7 Novembre 2010 à 09:27
    Cathy

    on sent bien lambiance triste et pesante de novembre ... c'est une période que je n'aimepas ... des deux derniers moi de l'année ... dans la chanson pour avril, c'est ptt que le renouveau revient en avril .... en tout cas c'est beau .... merci

    bisous

    7
    Dimanche 7 Novembre 2010 à 16:08
    Le ch'timi

    Bonjour,

    Magnifique poème de Victor Hugo et très belle chanson..de quoi passer un dimanche un peu moins triste..

    bonne journée

    8
    Lundi 8 Novembre 2010 à 10:20
    ஐ Fleur de soleil  ஐ

    Non je ne connaissais pas la chanson, et je t'avoue que je n'ai pas accroché, la musique sans doute...

    Le poème est plein de nostalgie, ça va vraiment bien avec cette période de l'année, j'ai toujours trouvé le mois de novembre bien triste, heureusement après il y a décembre, le mois de Noël, et ça va mieux. J'aime la période de Noël, même si ça a tendance à devenir un peu trop commercial à mon goût... mais j'aime cette ambiance, les préparatifs, les décos...

    bisous mon papillon

    9
    Mardi 9 Novembre 2010 à 08:53
    jardin zen

    suis pas une "mémé"....euh ,si  peut-être ,mais je me souviens parfaitement de la chanson .
    dans 40 ans qui se souviendra de ces chanteurs -éclairs d'à présent ????
    et de la superbe poèsie de V hugo ????

    culture ...culture ...;
    merci pour le tout
    bizzzzzzzz

    10
    Mardi 9 Novembre 2010 à 09:38
    Mirdhynn

    Un poème magnifique qui transmute en mots si justes, certaines de nos émotions ...

    Belle journée à toi Papillon

    11
    Mardi 9 Novembre 2010 à 19:35
    ஐ Fleur de soleil  ஐ

    Bizarement j'aime les préparatifs et l'ambiance, mais pas particulièrement Noël en lui-même, tout comme je déteste le réveillon du jour de l'an, c'est là que j'ai vraiment le bourdon moi. Ce soir là je préfère rester seule à la maison, je ne suis pas du tout de bonne compagnie.

    Bisous

    12
    Mercredi 10 Novembre 2010 à 21:46
    ஐ Fleur de soleil  ஐ

    Pas pour le réveillon, c'est sûr, tu serais trop déçue

    bisous

    13
    Jeudi 11 Novembre 2010 à 17:46
    Le ch'timi

    Bonsoir..je ne me lasse pas de ce poème...du sacré Victor...et de cette belle chanteuses ( du moins à l'époque )

    amicalement

    Patrick

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