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     Voici un des livres achetés au Salon du livre. Découverte de cette maison d'édition Vents d'ailleurs dont un des membres m'a dit d'un ton résigné que leurs livres étaient en librairie ...mais parfois vers les guides touristiques....

    Découverte aussi de cet auteur Haïtien Gary Victor né à Port au Prince.

     

    Polar mais oui même si au départ l'enquête que doit mener l'inspecteur Dieuswalwe (Dieu soit loué)  Azemar semble prêter à sourire...Les cloches de la petite ville La Bresilienne ne sonnent plus...Plus aucun son ,elles sont muettes.Etrange cas à résoudre donné à cet inspecteur saoûl du matin au soir,épave aux yeux protégés de lunettes noires (il y a une raison que je vous laisserai découvrir) mais un homme intègre,qui jamais n'a accepté de pots de vin ou d'arrangements avec sa conscience,différent en cela de certains collègues.

    Il arrive, pas très motivé certes ,mais décidé à faire toute la lumière.Belle intention mais qui se révélera très vite plutôt dangereuse.En effet c'est dans une véritable querelle de clochers qu'il va débarquer!! Le maire et le député sont en plein règlement de comptes ,le curé Breton est habillé d'une soutane mais n'hésite pas à avoir un Beretta caché dessous, obsédé par un lourd secret qui l'a rendu insomniaque.

    Il y a aussi le fou se faisant appeler Al Quaida mais est il aussi fou qu'on veut bien le dire ou a t il des renseignements importants qui pourraient peut être rendre le son aux cloches? Et puis il y a la belle Mereya qui apporte toute la sensualité et l'érotisme de Haiti,la putain au coeur tendre mais qui défend ses intérêts, qui rend fous tous les males de la ville et notre inspectuer n'echappera pas à la règle..

    Rites vaudous et légendes font partie du tableau.Vous oscillez en permanence entre esprit cartésien et mythologie ...

    Au final ne serait ce pas une petite fille qui porte une calebasse autour du cou précieusement qui aurait la clé de l'énigme ,victime malgré elle ...? 

    Critique de la société Haitienne ,Gary Victor nous entraine avec lui sur son île avec ses parfums,sa beauté,ses mystères,ses coutumes mais aussi ses blessures dues à l'évangélisation forcée,à sa grande misère cachée sous un flot d'alcool,sa violence,ses représentants de la loi ripoux.

    Une belle découverte.

    Extraits

    Au petit matin ,l'ortolan n 'avait jamais le temps de déployer son chant.Cela plongeait la fillette,chaque fois,dans un état entre léthargie et colère.Ce n'était pas que l'oiseau cessait de chanter ou que,brusquement,il se perdait dans ses trilles en une série de fausses notes disgracieuses.C'était que les cloches de l'église,toujours au même moment,se mettaient à carillonner.Leurs sons clairs,jouant de l'aigu jusqu'au grave,prenaient d'autorité possession des lieux.Toutes les rumeurs de l'aube,depuis les derniers coassements des crapauds,les stridulations des criquets,en passant par le chuchotement rageur de la rivière dans sa chute dans les terres chaudes du bas,le bruissement des arbres accueillant la brise du matin,jusqu'au frou-frou des nuées d'oiseaux- mouches butinant dans les diamants de rosée habillant l'herbe ,cessaient,effacées,chassées par le vacarme ordonné des cloches.

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    Elles (les cloches)  avaient ete fabriquées en Italie,à Naples. L'inspecteur avec le chanselier frappa les cloches.Le choc ne produisit aucun son.De sa main, il saisit le gong et le projeta contre la paroi.Rien.C'était en vérité curieux.Pas le son le plus ténu.

     

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    C'était jour de marché.Les paysannes de tous les environs s'étaient donné rendez vous au bourg pour y vendre leurs produits.Jusqu'au fin fond d'Haïti ,les déchets de la société de consommation nord -américaine rivalisaient avec les produits agricoles locaux.Des gens se massaient devant des piles de vêtements et de souliers usagés provenant de Miami. On marchandait ici avec fureur ,les injures fusant ici et là (...) Beaucoup de fruits et légumes resteraient à pourrir faute d'acheteurs et on comprenait facilement la hargne des paysannes. 

     

     

     


    Un autre roman de cet écrivain est sur ma table de salon,mais ce n'est pas un

    polar   A suivre....


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